The Aletheon
The Aletheon, p. 97
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La Déité Parentale et Celui Qui doit Être Réalisé
le 7 février 1983
AVATAR ADI DA SAMRAJ : Tout à l’heure, je parlais avec quelques personnes de leur éducation et des idées religieuses de leur enfance. Il existe une notion commune que les gens associent à Dieu, ou au Divin, et qu’ils identifient comme un sentiment ou un concept religieux fondamental. Je l’ai décrite comme le sentiment que l’on peut avoir que même lorsque l’on est seul, il y a Quelqu’un d’Autre dans la pièce. Cette notion est l’antithèse du point de vue de la vraie Vie Spirituelle.
Bien que je parle de Dieu tout le temps, je fais en fait une proposition différente, ou je parle d’un « Point de Vue » qui est différent de celui de la religion conventionnelle. Peut-être, pour faire contraste, pourrait-on dire que ce « Point de Vue » se résume à l’idée que, quel que soit le nombre de personnes présentes dans la pièce, il n’y a toujours qu’une Seule Personne !
En général, les discussions sur Dieu ou la religion ont tendance à être naïvement associées à cette idée d’un « Autre » pouvoir, d’un « Autre » qui correspond à une perception de la réalité plutôt puérile, voire infantile. Les enfants ne sont généralement pas de grands métaphysiciens ou de grands mystiques. Ils ont des types de conscience très primitifs ainsi que des types de conscience remarquables, que les adultes ont tendance à ignorer, mais lorsque les enfants communiquent leur sentiment de Dieu, ils expriment très souvent un sentiment qui leur a été dicté par leurs parents. Ils décrivent naïvement la réalité selon la psychologie d’un enfant, cette conscience libre et enfantine de la réalité totale qui n’est pas naturellement associée à de grandes propositions abstraites.
Ce n’est pas que les enfants sont libres d’esprit et que leurs concepts religieux sont donc plus purs que ceux des adultes. Les concepts religieux auxquels un enfant peut être sensible et réceptif sont généralement construits sur la psychologie de sa situation, qui est la dépendance à l’égard d’un parent ou de parents, en particulier de la mère. Dans la relation parent-enfant conventionnelle, le parent est une personne grande et expérimentée qui est là pour protéger la personne plus petite et vulnérable. Une telle relation fournit la base naïve des opinions religieuses enfantines et de ce que l’on appelle communément les opinions « religieuses » en général. Et la notion que vous avez de Dieu, antérieure ou a part de la Réalisation de Dieu Elle-même, est généralement un vestige de
votre situation d’enfance.
Par conséquent, la religion tend à être une solution à un problème plutôt infantile : le besoin d’être protégé, soutenu et de se sentir rassuré que tout va bien et que tout ira bien, le besoin de sentir qu’il existe un pouvoir supérieur, un Autre Pouvoir qui est responsable de tout.
Lorsque les parents parlent de Dieu à leurs enfants, ils le font généralement comme d’une sorte de super-version de maman et papa. Lorsque vous vous parlez de votre première prise de conscience religieuse (qui relève davantage d’une attitude mentale que d’une expérience), vous vous référez généralement au modèle de réalité de l’enfant. En réalité, pour entrer véritablement dans le processus religieux, vous devez transcender la version de la réalité de l’enfant. Pour devenir humain, pour être un adulte, une personnalité humaine mature, vous devriez avoir surmonté cette vision enfantine, mais les gens ne l’ont généralement pas fait. Ainsi, dans la mesure où les gens sont religieux, c’est cette partie d’eux-mêmes qui est fondamentalement enfantine ou infantile, qui est religieuse ou qui a besoin de religion. Tout le domaine de la religion est généralement le domaine de la sous-humanité, ou de l’immaturité et de l’adolescence, plutôt que de la véritable maturité humaine.
Quand quelqu’un « croit en » Dieu, cette personne croit en fait que tout ce qui est en extérieur de lui ou d’elle est incarné par une Personne, une Force ou un Être qui non seulement fait et contrôle tout, mais qui est responsable et va protéger tout le monde, et surtout que cette Autre Personne aidera même les gens à obtenir ce qu’ils veulent s’ils entrent dans une relation particulière avec Lui. Une telle relation est très similaire à celle que vos parents vous ont offerte : « Sois sage et nous t’aimerons, nous te protégerons et nous te donnerons ce que tu veux. »
Ainsi, la religion populaire est en grande partie un domaine culturel de la moralité sociale dans lequel on demande aux gens de se comporter d’une manière dite « bonne » afin de maintenir une bonne relation avec le Dieu parent, de sorte qu’ils soient aimés et protégés par Celui-ci et qu’ils reçoivent ce qu’ils veulent, de leur vivant et après leur mort. La religion est donc en grande partie une entreprise de l’enfance, de l’état dépendant et enfantin.
Cependant, lorsque les gens deviennent adultes, ils ont plus de faits difficiles à gérer dans la vie. Ils se sentent beaucoup moins protégés que lorsqu’ils étaient enfants dans le foyer de leurs parents. Par conséquent, ils commencent à remettre en question et à douter de l’existence de cette Déité Parentale. Ces individus peuvent continuer à être religieux dans un certain sens, prêts à jouer le jeu de la moralité sociale et du bon comportement, mais ils entretiennent une relation plutôt adolescente de dépendance-indépendance, ou d’acceptation-rejet, avec cette Personne-Dieu.
L’athéisme est la forme ultime de négation du Dieu Parental. L’athéisme ne se fonde sur l’expérience réelle d’aucun individu des réalités ultimes de l’univers. Il est en soi une sorte de développement adolescent de l’espèce humaine. Ce qui caractérise le dogme de l’athéisme n’est pas la découverte de l’inexistence de Dieu, mais le refus de reconnaître le Dieu Parental de la religion enfantine.
Si une telle religion puérile équivaut en réalité à une expérience plutôt qu’à un simple état d’esprit, elle pourrait être définie comme un sentiment très primitif qui envahit toute votre vie, mais que vous ressentez plus fortement dans votre solitude, votre individualité. C’est le sentiment que lorsque vous êtes seul – et vous êtes en quelque sorte toujours seul, puisque vous avez un destin privé – Quelqu’un d’Autre, le Plus Grand, le Parent Suprême, est toujours là. Celui-là voit tout ce que vous faites et représente une Volonté Parentale par rapport à ce que vous faites. Celui-là veut que vous fassiez certaines choses, veut que vous ne fassiez pas d’autres choses, et vous récompensera probablement si vous faites les choses qu’Il veut que vous fassiez et vous punira de diverses manières si vous ne faites pas ces choses.
De ce genre de Dieu-Parent découlent toutes les traditions associées aux notions de péché ou à l’évaluation des événements non seulement en fonction des faits, mais aussi en relation avec la Déité Parentale.
Si quelque chose de négatif vous arrive, on considère généralement qu’il s’agit d’une punition Divine ou d’une conséquence de votre activité morale conventionnelle, ou de ce que vous avez fait en tant que personnalité sociale. Si de bonnes choses vous arrivent, on présume qu’il s’agit de dons ou de récompenses de la même Source.
Examinez le point de vue de la religion conventionnelle « downtown » – la religion chrétienne, la religion juive, la religion musulmane. Vous devez voir que de telles religions correspondent fondamentalement à la structure des notions que je viens de décrire, et qu’elles sont donc principalement un développement de l’état de conscience infantile et du lien parental initial de l’enfance, et qu’elles sont compliquées par l’individuation dissociative qui se développe à l’adolescence et qui tend à caractériser également ce que l’on appelle l’âge adulte.
La Voie du Cœur n’est pas un développement de cette religion enfantine ou conventionnelle. Quand je parle de Dieu – et j’utilise aussi d’autres termes que « Dieu », mais c’est l’une des formes de référence que j’utilise – je ne parle pas de cette Déité Parentale. J’ai souvent eu l’occasion de critiquer la manière enfantine d’aborder ces termes et l’ensemble du processus de la religion et de la Vie Spirituelle.
Je pourrais comparer le « Point de Vue » que je « Considère » avec vous à ce point de vue religieux enfantin en disant que la vraie religion n’est pas fondée sur le sentiment primitif que même lorsque vous êtes seul, il y a toujours Quelqu’un d’Autre présent. Je décris plutôt la base de la vraie religion comme une expérience ou une intuition mystérieuse selon laquelle, peu importe le nombre de personnes présentes, y compris vous-même, peu importe ce qui se produit, il n’y a qu’une Seule Réalité, un Seul « Moi », une Seule Condition. Celui-là n’est pas « autre ». Celui-là n’est pas votre parent. Et, en termes phénoménaux et expérientiels, Celui-là ne se consacre pas simplement à vous récompenser et à vous punir, à vous soutenir et à vous protéger. Au contraire, Celui-là se manifeste sous toutes sortes de conditions phénoménales, d’oppositions, voire de contradictions. Vous ne pouvez pas rendre compte de Celui-là en termes enfantins.
En fait, si vous examinez vraiment la nature de la Nature conditionnelle, ou de l’existence phénoménale, il n’y a aucune justification pour croire en la Déité Parentale. Je dirais qu’il n’y a aucune justification pour cela. Mais c’est à vous de « considérer ». Où est la justification de cela ? Il n’est tout simplement pas vrai, au vu des faits de l’existence, qu’il existe un Être grand, omniscient, omniprésent et omnipotent qui fait que tout arrive, qui est responsable de tout ce qui arrive et qui fait que tout se passe bien pour ceux qui reconnaissent cet Être et obéissent à certains principes moraux. Il n’en est tout simplement pas ainsi. Il n’est pas vrai qu’il existe une telle Déité Parentale contrôlant l’histoire, élaborant un grand plan pour l’humanité, faisant une grande révélation de la Vérité historiquement une fois pour toutes, comme on le présume de Jésus et d’autres prophètes et grandes figures.
Le Divin, ou Dieu, Celui qui doit être réalisé, n’est autre que votre Condition réelle. Celui-là transcende votre existence personnelle et conditionnelle, mais votre existence conditionnelle se manifeste en Celui-là. Tout ce qui apparaît ici est une modification de Celui-là, un jeu sur Celui-là. Pour Réaliser Celui-là, vous devez entrer profondément dans la Position Divine du Soi, mais pas par la méthode traditionnelle d’inversion ou de concentration de l’attention vers l’intérieur, qui n’est qu’une des Solutions basées sur l’ego au problème présumé de l’existence.
Ce qui doit être Réalisé se trouve dans la Position Divine du Soi. Et cela doit être Réalisé pas en faisant appel à Quelque chose d’extérieur à soi ou en entrant dans une dépendance enfantine vis-à-vis d’un grand Principe, mais en transcendant les limites de la Position Divine du Soi et en Réalisant la Puissance Ultime de Ce en Quoi vous êtes inhérent.
On ne devient pas vraiment religieux tant qu’on n’a pas vraiment atteint cette compréhension et pris conscience de son point de vue. Le Dieu Parental
de la religion enfantine ne peut être prouvé. Celui-là n’existe pas. La lutte pour prouver l’existence d’un tel Être est une fausse lutte.
C’est l’expression de la maladie commune, la
conscience-problème de l’ego menacé. Cela ne signifie pas que les gens devraient tous devenir comme des psychiatres athées et rejeter la religion, bien que sur la base d’une « considération » très intelligente, une grande partie de ce qu’on appelle la « religion » devrait être rejetée, car elle n’est qu’une consolation pour des egos plutôt enfantins. Mais la vraie religion est bien plus que ce qui est contenu dans ces propositions enfantines. C’est Ce Qui va au-delà de ces propositions enfantines que Je vous Appelle à « considérer » sous la forme de Mon Enseignement-Sagesse et aussi dans l’évidence de la Grande Tradition, ou l’héritage global total de la culture humaine.
Il y a le Grand Être, la Grande Réalité Divine. Il y a cette Vérité. Et il y a une Voie pour entrer dans la Réalisation de Celui-là. Cette Voie exige une grande maturité, pas de l’infantilisme, pas de l’adolescence, pas de l’égotisme, et elle implique la transcendance de tout ce qui est conventionnellement religieux et associé à votre personnalité enfantine et adolescente. Vous n’entrez pas dans cette Réalisation en faisant appel à l’Autre Puissance, la Déité Parentale objective extérieure à vous-même, comme le propose la religion conventionnelle. La Voie du Cœur n’implique même pas de faire appel à ce Grand Autre sous la forme d’objets mystiques ou subtils* de quelque nature que ce soit.
Dieu n’est pas le personnage à la barbe blanche des mythes de l’Ancien Testament (ou, plus précisément, de la mythologie Judéo-Chrétienne populaire), mais Dieu n’est pas non plus une sorte d’Entité Parentale omniprésente. Dieu n’est même pas présent en tant que Personnalité distincte dans un sens exclusif, en aucun endroit de la Nature cosmique. Dieu ne doit pas non plus être identifié à un objet subtil de la Nature cosmique, ni à l’une des lumières observables par la conscience mystique.
Vous ne réalisez et, par conséquent, ne prouvez finalement l’existence de Celui qui est Dieu qu’en entrant le plus profondément possible dans la Position Divine de Soi, le Domaine de votre Vraie Existence, de votre condition d’Être, de votre Être-même.
Le Dieu de la Nature conditionnelle, le « Dieu-Créateur » ne peut être prouvé, car Celui-là n’existe pas tel que proposé. Mais le Grand Dieu est Transcendantal (et Intrinsèquement Spirituel) et Existe dans la Position Divine de Soi. En d’autres termes, Celui-là existe au niveau de votre Existence éternelle et non au niveau des objets liés à votre existence conditionnelle, votre indépendance manifestée. Ce même Un est également présent pour vous sous la forme de tous les autres, de tous les objets, de tous les États de la Nature conditionnelle – non pas en tant qu’Autre, mais plutôt en tant que Celui en Qui vous êtes inhérent.
Celui-là est présent en tant qu’Adepte Divine Auto-Réalisée, le Transmetteur humain de l’Être Divin, mais pas dans un sens exclusif, pas en tant que l’Autre Sacré, mais en tant que Ce Qui Manifeste le Pouvoir de la Position Divine du Soi. Celui-là est Présent en tant que Force Spirituelle, Transmise par le Baptême Spirituel de l’Adepte et la Bonne Compagnie.
Le but de votre réception de Ma Transmission Spirituelle du Cœur est donc de vous conduire à la Réalisation de Ce Qui est dans la Position Divine du Soi. Son but n’est pas de vous appeler à vous conformer à un Pouvoir apparent extérieur à vous-même qui vous oblige à vous engager dans des activités très similaires aux routines sociales enfantines de la religiosité conventionnelle.
Ainsi, la foi qui doit être Réalisée peut se résumer simplement à la Réalisation que, quoi qu’il arrive, quel que soit le nombre de personnes présentes, il n’y a qu’un seul Être. Cela diffère précisément de la proposition puérile selon laquelle, même lorsque vous êtes seul, il y a toujours Quelqu’un d’Autre présent.
